Le Tavignano en kayak, un regard unique sur la nature

Découverte en kayak du plus long fleuve de l'île

Sur les rives du Tavignano, l’histoire et les traces d’une occupation humaine remontant souvent à l’antiquité affleurent partout. Descendre, ou remonter, le plus long fleuve de l’île en kayak est ainsi une aventure exceptionnelle. Elle permet la découverte d’une faune et de flore demeurées sauvages, dans des lieux parfois inaccessibles à pied. Une Corse intime au fil de l’eau.
©ANGELE RICCIARDI ©ANGELE RICCIARDI

La Corse regorge de cours d’eau qui s’écoulent à travers l’île sur plus de trois mille kilomètres. De petites rigoles en ruisselets, de rivières en torrents, les affluents forment des fleuves généreux, vastes et bruyants. Des étendues d’eau pleines de vie qui cachent des trésors, des recoins et des lieux dérobés à découvrir avec attention et curiosité.

Le plus long fleuve de l’île, le Tavignano , prend sa source sur le plateau du Camputile, au-dessus de l’incontournable lac de Nino. Son long cheminement de quatre-vingt-neuf kilomètres se termine à Aleria, dans la mer Tyrrhénienne.

C’est ici que le club nautique d’Aleria propose une excursion à la découverte de cet environnement particulier où, en remontant comme en descendant le cours du fleuve, la faune et la flore se révèlent aux observateurs silencieux.

À la fraîcheur d’une matinée d’automne, seul le bruit des pagaies sur l’eau s’ajoute à l’ambiance naturelle et sauvage des lieux. Intrigués, quelques animaux autochtones observent, cachés dans les ripisylves. La colonne d’embarcations colorées glisse au milieu du fleuve. Les coassements cessent mais les amphibiens restent en surface au passage des kayaks. Quelques tortues cistudes cherchent le soleil sur les troncs d’arbres affleurant.

Les ronciers, la vigne vierge, les saules blancs, les aulnes et les peupliers forment des abris naturels qui, à la fois, protègent les espèces et maintiennent les berges du cours d’eau. Par endroits, les cannes de Provence s’étalent et prennent la place des plantes locales.

Au cœur de cet environnement exceptionnel, le groupe progresse et échange, le guide, lui, répond aux interrogations et marque des pauses. Comme à cet endroit où les deux berges diffèrent totalement. Sur la droite, la végétation est dense, haute et semble impénétrable. À gauche, en revanche, l’eau a gratté la terre et la végétation s’est enfuie.

Cette dissonance est tout simplement due à la présence d’un virage dans le cours d’eau. Le courant, plus fort sur l’extérieur du virage, ronge la berge et parfois même, déborde en cas de forte crue. De l’autre côté, là où le courant est plus faible, la matière organique se dépose, favorisant le développement des espèces.

La terre friable et dépourvue de végétation offre une opportunité idéale aux guêpiers, des petits oiseaux colorés qui creusent des trous pour établir leurs nids.

Du printemps jusqu’au début de l’automne, cet oiseau migrateur est essentiel à l’équilibre de la biodiversité locale puisqu’il se nourrit essentiellement d’insectes.

Lorsque le regard se porte plus loin, ou plus haut, sur l’horizon, on remarque une colline surplombée d’imposantes bâtisses. Le fort de Matra toise cette partie du Tavignano et laisse aisément imaginer pourquoi l’endroit fut stratégique à l’époque génoise.

En remontant le fleuve, les navires pouvaient rejoindre et ravitailler cette place forte depuis la mer. Plus bas, les ruines des anciens thermes de la capitale corse romaine démontrent que déjà, longtemps avant Jésus-Christ, ces eaux fascinaient et inspiraient les hommes.

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En paddle

La balade sur le Tavignano peut également se faire avec d’autres embarcations, comme le paddle par exemple. Le club nautique d’Aleria propose des cours et des sorties accompagnées. Une autre manière d’appréhender le fleuve et d’apprendre à naviguer. Avec des jeux de balle, les moniteurs font travailler l’équilibre et la posture de leurs élèves.

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Les ruines d’Aleria

L’ancienne capitale romaine de Corse se situait sur la commune d’Aleria. On peut encore en visiter les ruines de la cité antique et un musée a été installé dans l’ancien fort génois de Matra, situé sur la colline qui surplombe le Tavignano. Le site fait environ 11 hectares, on peut y voir les restes des remparts, du forum et de différents quartiers.

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Anciennes mines

La Corse comptait de nombreuses mines à la fin du XIXe siècle qui ont continué d’être exploitées jusqu’au milieu du XXe siècle pour certaines. Entre Tox et Linguizzetta, se trouvait  une mine de cuivre qui employait à l’époque une vingtaine d’ouvriers. Aujourd’hui, on peut observer une bâtisse en ruine et quelques traces d’exploitations, derniers vestiges d’une riche époque industrielle locale.

D’autres mines se trouvent dans le secteur, notamment celle de Matra.

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